Une auteur ? Une auteure ? Une autrice ? Une écrivaine ?

    08/03/2019

Publié par Aquiprint | Catégories : Aquiprint , Un peu de culture

Une auteur ? Une auteure ? Une autrice ? Une écrivaine ?

Médias, réseaux sociaux, journaux, conversations entre amis, il n’est plus rare d’évoquer l’égalité entre hommes et femmes, ou plutôt, par galanterie, devrions-nous dire entre femmes et hommes. Conjointement à la société, l’orthographe évolue en ce sens. Alors que dit-on pour vous définir, vous, les femmes qui écrivez des livres ?

Un peu d’histoire

Définition

Apparu au XIIe siècle, le mot auteur vient du latin auctor signifiant « celui qui pousse à agir », un conseiller, un fondateur, créateur et donc auteur. Le mot vient lui-même du verbe latin auge, augere, « faire croître, développer ». Dans la définition du dictionnaire de l’Académie Française, le sens premier d’auteur est « personne qui est la cause première, qui est à l’origine de quelque chose  ; initiateur, inventeur. » La définition relative à la composition et à la réalisation d’une œuvre littéraire prend la troisième place du podium.

L’ « extinction » des formes féminines

Parce qu’il existait des groupes littéraires de femmes influentes au XVIIe siècle, le mot « autrice » était naturellement intégré dans le langage de l'époque, de la même façon que s’est construit le mot « actrice » ! Créant l’Académie Française et soucieux de l’influence des femmes dans la vie politique et intellectuelle, un certain Richelieu a, par la suite, exigé de gommer toute trace de déclinaison féminine pour certains métiers. Ainsi, plus d’« autrice », de « mairesse », de « peinteresse », de « médecine », comme il était usage de nommer ces métiers au féminin. Une façon de faire passer un message limpide aux femmes, celui de leur illégitimité dans ces professions.  

Et aujourd’hui ?

L’évolution des mœurs 

Moins puritain que la société française, le Québec adopte, dans les années 1990 le mot « auteure », pensant qu’il s’agissait d’un oubli de français de ne pas féminiser les noms et non une réelle volonté politique, tombée dans l’oubli. En Suisse, le mot « autrice » est utilisé, de même qu’en Afrique francophone. En France, il n’est pas rare d’entendre qu’il est ridicule de féminiser des noms, l’important étant la fonction, non le fait de nommer le titre au féminin. Somme toute, la langue française en est mouvance, la société prône une égalité des sexes, le parallèle est établi. Et puisque la langue française évolue, cela signifie qu’elle n’est pas morte !

Alors, que dire ?

À ce jour, l’Académie Française n’évoque ni les termes d’ « auteure », « autrice » et ne parle pas non plus d’ « écrivaine ». Le dictionnaire Larousse, en revanche, met en avant le féminin « auteure » et « écrivaine », et non « autrice ». De leurs points de vue, certains linguistes estiment que, la terminaison « -eure » n’étant pas audible, il serait plus rationnel d’envisager la forme féminine « autrice ». Cette dernière a été intégrée par le Petit Robert, de même que le terme « écrivaine ». 

Une modeste enquête menée chez Aquiprint révèle que certaines d’entre vous se définissent comme « auteure », d’autres lui préférant « auteur ». En définitive, les dénominations sont personnelles et, chaque forme utilisée, recevable ! 

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